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← articles plus anciens 21 mars 2014 l’église orthodoxe veut mettre la main sur les cendres de nikola tesla fin février 2014, le clergé orthodoxe et le gouvernement serbes ont signé un accord visant à transférer les cendres du célèbre inventeur nikola tesla dans la plus grande église du pays. une décision qui suscite une forte opposition citoyenne sur le web et dans la rue. une manifestation contre le déplacement des cendres de nikola tesla le 8 mars à belgrade. « laissez tesla en paix ! » depuis plusieurs semaines, ce cri de ralliement résonne sur les réseaux sociaux et dans les rues de serbie. il a surgi en réaction à un projet du gouvernement qui, sous l’impulsion de l’église orthodoxe, a décidé de transférer les cendres du célèbre ingénieur nikola tesla de son musée à belgrade au temple saint sava dans la même ville. un génie international inventeur du courant alternatif et du moteur électrique asynchrone, dépositaire de plus de 300 brevets, nikola tesla né en croatie alors possession de l’autriche-hongrie, et mort en 1943 à new york, est considéré par de nombreux serbes comme une figure nationale majeure. l’aéroport de belgrade, comme plusieurs avenues du pays, portent son nom et son visage est imprimé sur les billets de cent dinars. c’est en 1957 que son neveu sava kosanović obtient du gouvernement américain le rapatriement complet des inventions de son oncle, ses manuscrits et son urne funéraire qui sont installés, dès lors, dans un musée en son honneur à belgrade. ville où le savant a passé, en tout et pour tout, 31 heures de sa vie. l’affaire éclate le 28 février, lorsqu’est révélé au public, un accord jusqu’à lors tenu secret entre le patriarche irinej, à la tête de l’eglise orthodoxe serbe, zorana mihajlović, ministre de l’energie, du développement et de la protection de l’environnement et sinisa mali, maire par intérim de belgrade. l’accord demande le transfert des cendres de tesla au temple de saint sava, plus grande église orthodoxe des balkans. l’objectif ? réunir dans un mémorial, les restes des héros de la nation serbe, de nikola tesla au prince lazare. de cet accord, même la famille de nikola tesla, pourtant propriétaire légale de ses cendres, est tenue écartée. l’urne au centre de toutes les attentions © matteo maillard une protestation qui s’organise sur le net l’annonce qui déclenche un tollé, pousse trois amis à lancer sur facebook la page « ostavite teslu na miru » (laissez tesla en paix), afin de mobiliser citoyens, scientifiques et admirateurs de l’inventeur contre ce projet de transfert. « nous ne pensions pas avoir un tel succès ! », s’exclame ravi marco marjanovic, étudiant en droit, un des trois fondateurs du groupe devenu mouvement. « deux jours plus tard nous avions atteint les 5000 likes et une semaine après 20 000 personnes s’étaient jointes au mouvement » , poursuit-il. aujourd’hui le groupe revendique plus de 38 000 inscrits. si des spéculations concernant un transfert des restes de tesla dans un lieu saint avaient déjà été évoquées en 2006 et 2007, c’est la première fois qu’un accord officiel entérine ce projet. « c’est une stratégie de campagne en vue des élections de ce dimanche, affirme ivan kolin, analyste financier et autre fondateur du groupe . une façon aisée pour le gouvernement de draguer des voix nationalistes. » ce dimanche, le sns, parti progressiste au pouvoir et auquel appartient zorana mihajlović a récolté plus de 48% des voix et 156 sièges au parlement. « nous sommes un mouvement de bon sens » très actif depuis sa récente création, le mouvement de défense de tesla se veut apolitique et aconfessionnel. « la première chose que nous avons spécifié sur la page, c’est que nous ne voulions pas transformer notre mouvement en une lutte anticléricale ni prendre à partie les croyances de tesla en matière de spiritualité » , soutient marco metrovic, étudiant en économie, troisième fondateur du groupe. « dans les milliers de pages de notes que nikola tesla a écrites, pas une ne mentionne la religion, renchérit marco marjanovic . la question n’est pas spirituelle mais citoyenne. nous contestons que des personnes puissent s’approprier une figure appartenant à l’humanité entière et non juste à la nation serbe. nous sommes un mouvement de bon sens avant tout ». le logo du mouvement « laissez tesla en paix ! » dans les rues de belgrade, le succès du mouvement est évident. ses broches et ses autocollants bleu ciel fleurissent aux vestes et aux sacs des passants. très vite, l’intérêt autour de la défense des cendres de tesla essaime à l’international. des soutiens d’autriche, des etats-unis, de croatie viennent alimenter la page facebook en photos, en vidéos ou messages de sympathie. voyant cet engouement, les organisateurs du groupe décident alors d’organiser une manifestation dans la capitale serbe, le 8 mars. « ca a été un véritable succès, s’emporte ivan kolin . un millier de personnes est venu manifester dans la rue. ca ne paraît pas énorme, mais en serbie être capable de mobiliser autant de gens pour une manifestation citoyenne demande de l’ambition et beaucoup de volonté. » le sarcasme : une arme 2.0 pour marco marjanovic, la véritable réussite du mouvement provient de sa démarche innovante. « c’est la première fois en serbie qu’un mouvement né sur internet se transforme en une action réelle dans l’espace public. c’est notre chance et notre force car le gouvernement serbe ne comprend pas internet. ils n’ont pas encore saisi son potentiel d’organisation et de protestation. désormais, ils ne pourront plus l’ignorer. » en renfort, une autre page est apparue sur les réseaux sociaux, tournant en dérision le projet de transfert de tesla en exigeant celui du tennisman novak djokovic, pourtant toujours bien vivant. « contre les mesures politiques absurdes, le sarcasme et l’humour sont les armes favorites de cette génération de militants 2.0 », affirme marco marjanovic. une protestation pacifique qui se moque sans blesser. la recette fonctionne. les fondateurs du mouvement « laissez tesla en paix ! » de gauche à droite : marco marjanovic, ivan kolin et marco metrovic © matteo maillard « notre manifestation a permis de geler le projet jusqu’aux municipales », confie ivan kolin. le projet de transfert est-il donc définitivement enterré ? « rien n’est moins sûr, poursuit-il. le gouvernement pourra toujours forcer la famille tesla et le musée à leur remettre les cendres. car ce dernier est sous leur autorité. quant à la famille, elle vit aujourd’hui aux etats-unis et n’a que peu d’influence en serbie. quand le gouvernement veut quelque chose ici, en général, il l’obtient. » matteo maillard avec julia druelle publié dans non classé | laisser un commentaire 08 novembre 2013 entretien avec stipan tadic, électron libre de la peinture croate zagreb. c’est à medika, un squat et atelier d’artistes installé dans une ancienne usine pharmaceutique, que stipan a fixé le rendez-vous. stipan tadić est un jeune peintre croate et il est en retard, ce qui nous laisse le temps de faire un rapide tour du non-propriétaire. dans la cour, un groupe s’affaire autour du moteur d’un camion vraisemblablement hors d’état. d’autres observent la scène, depuis les canapés défoncés d’un bar underground, night-club de bric et de broc qui s’est installé au rez-de-chaussée. sur la façade s’étendent de vastes fresques. les personnages d’un cirque du siècle dernier, une trapéziste, monsieur loyal, font face à une cariatide à la toge repeinte en rouge à qui l’on a, du même coup, garni les mains d’un marteau. en arrière plan, au-dessus des toits, se dresse le très luxueux hôtel continental. les fresques de medika semblent faire un pied de nez à sa façade immaculée: le luxe, après tout, c’est peut-être bien ici qu’il se trouve. medika, « centre autonome pour la culture », est le premier squat légalisé de croatie. le complexe propose des manifestations culturelles ou éducatives et des espaces d’exposition. medika héberge également les ateliers d’une poignée d’